Je broie du noir, elle broie du noir.. [PV: Pauline]

Il était neuf heures ce matin ou l'humidité glacée de l'air londonien blessait les gorges. Le ciel était d'un blanc brouillé qui masquait le soleil d'un disque clair, et les températures avaient découragé la plupart des joggers matinaux. Dieu merci, il n'y avait pas de vent, sinon, ce serait la bronchite assurée !
Mais ce n'était pas seulement contre ce temps trop hivernal pour lui que Jake pestait intérieurement. Il y a cinq minutes encore, il était à l'hôpital, et la situation n'était pas meilleure. Peut-être était-ce dû à la saison qui était particulièrement rude cette année. En tout cas, le jeune Irlandais l'espérait.
Il ne le montrait pas, mais cette entrevue avec le médecin lui avait donné le blues. Comme il était depuis ses six ans, un homme, il se devait de ne rien faire paraître pour que personne ne soit inquiété par son brusque changement d'humeur. Jake était d'un naturel discret mais souriant.
Or, en ce moment, il était plein de rage.

Il essayait de faire sortir toutes ses émotions maintenant, et sous forme de colère, afin qu'il puisse être le plus normal possible durant la journée.
Enfin, sa colère redoublait à la vue de l'heure affichée au loin par Big Ben, il serait quasiment en retard pour son cours d'histoire, s'il ne se dépêchait pas. Ce médecin à qui il attribuait tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables -et Dieu sait si Jake a de l'imagination- avait voulu encore discuté avec lui avant de le laisser partir.
Qu'est-ce qu'il croit lui ? Que parce qu'il étale sa science à l'hopital de la capitale anglaise il savait tout mieux que les médecins de Dublin ?
Oh que non ! Les conseils étaient les mêmes.
Et pour un peu que Jake ait laissé éclater sa virilité masculine exaltée par sa nationalité, ce médecin aurait bien eu besoin des soins des Dublinois !

Jake fonçait tête baissée dans les rues, évitant les hordes de gens pressés du mieux qu'il le pouvait, et avec son profil de centre de rugby mêlé au basketteur, il valait mieux pour eux qu'ils le laissent passer. Mais au croisement suivant, alors qu'il attendait avant de traverser, à trois rues de Wolfgang High, quelqu'un lui fonça littéralement dessus.
La personne en question devait être plutôt grande, il était sûr qu'il s'agissait d'un trader trop pressé, ou d'un adolescent concentré sur son portable. Jake se retourna alors vivement, et, laissant éclater sa colère, cria :
- Mais c'est pas possible, vous pouvez pas faire gaffe ?!!
S'il avait de la chance, l'enguirlandé serait de bonne humeur, sinon, il remarquerait immédiatement son accent et l'insulterait peut-être froidement en raison de son origine. Et là, tant pis pour le cours, Jake aurait un mot de retard disant "A défendu l'honneur de sa patrie".
Mais en apparence, le jeune homme n'avait pas de chance : le trader ou l'adolescent était en fait une jeune fille au regard au moins tout aussi noir que le sien.

Pauline était sans aucun doute en train de passer la pire journée de sa vie. D'abord, elle à reçu une note pitoyable en biologie, la matière qu'elle détestait le plus au monde et qui en plus était la seule matière où le professeur ne pouvait pas la voir, et lui avait demander de faire signer sa copie dès qu'elle verrait ses parents. Faire signer une copie sur laquelle était ecrit en grand:

0, demande de voir les parents le plus rapidement possible!

Et elle devait faire signer ça. Elle qui s'était largement habituée à avoir une moyenne générale de 18.62(un chiffre très précis qu'elle avait pris la peine de calculer la veille). Maintenant avec un tel résultat elle allait devoir supporter une baisse considérable de cette excellente moyenne.

En plus de cette déception elle avait apprs que son heure de sport avait était avancée, et qu'elle devait avoir lieu dans 4 minute 27. Elle ne cessait de regarder sa montre tant elle redoutait cette terrible sentence. Elle était ce qu'on appelle courament une "gourde" un mot qu'elle n'appréciait guère. Il lui était quasi impossible de passer une journée sans faire un minimum de 3 chutes. Et aujourd'hui elle avait déjà eu l'occasion d'en faire 4. La première fut à son lever. En voulant se rendre à la salle de bains elle ne remarqua pas que la porte était close et fonca droit dessus avant de tomber assomée à terre. La deuxième était lorsqu'elle allée chercher des céréales au buffet du petit-déjeuner et en voulant retourner à sa table elle trébucha bêtement et son bol plein de lait et de céréales lui retomba sur la tête. Cela aura suscité beaucoup de moqueries. La troisième était en rentrant dans sa classe d'histoire elle n'avait pas remarqué la petite marche à la porte et s'était à nouveau étalée à plat ventre au sol devant toute sa classe qui à nouveau en profita pour faire entendre les nombreuses moqueries. Et la quatrième était lorsqu'elle était debout sur place lors de la récréation et avait perdu son équilibre et avait entrainé dans sa chute tout un groupe d'élèves qui ne s'était pas gêné de lui lancer des représailles.

Et maintenant elle cherchait à fuir l'heure de sport par tous les moyens. Ils en étaient à leur cycle de football et faisait cours à l'extérieur qu'il fasse beau ou pas. De plus, elle était inccapable de frapper la balle sans une nouvelle fois tmber ou l'envoyer dans la tête de quelqu'un. Elle marchait plutôt rapidement sans regarder devant elle est c'est en traversant la rue qu'arriva sa cinquième chute. Elle percuta un passant de plein fouet et se retrouva par-terre. Comme si elle n'avait pas déjà assez de problèmes.
Elle entendit une voix très énervée sans doute autant qu'elle lui lancer:

-Mais c'est pas possible, vous pouvez pas faire gaffe?!!

Elle était encore plus énervée, la voix était sans aucun doute celle d'un homme, et la façon dont il lui avit adressé la parole lui déplaisait fortement. Elle se releva et regarda son interlocuteur. Elle l'avait déjà aperçu dans les couloirs et il faisait l'objet de nombreuses discussion dans les groupes de filles, et il était d'habitude d'un calme admirable. Mais là on aurait pu le comparer à un monstre! Son visage était ridé de colère et sa voix était très élevée et menaçante. Mais Pauline ne comptait pas se laisser impressionner par se macho.

-C'est bon! La rue ne vous appartient pas! Et ce n'est pas aux autres de vous céder le passage, je vous signale que vous n'êtes pas le nombril du monde!

Pauline le fixait du regard en espérant l'intimider mais elle n'avait aucune expérience. Sauf que cette fois elle vraiment en colère et elle n'aivait aucune difficulté à le montere.

La jeune fille était tombée au sol. D'habitude, Jake l'aurait tout de suite aidée à se relever en s'excusant. Mais en ce moment, il était passablement énervé.
Son interlocutrice devait avoir le même âge que lui à peu près et était une très belle blonde, dont les joues rouges énervées faisaient ressortir le charme de ses cheveux clairs. En temps normal, rien que cette vision aurait intimidé Jake, mais, embarqué dans cette situation, il campa sa position. Choisissant la mauvaise foi et non l'excuse, il s'exclama :
La rue ne m'appartient pas, certes et je n'ai jamais dit le contraire ! Mais mon dos, au cas où vous ne l'aviez pas compris, fait partie intégrante de mon corps. Je ne suis pas le centre du monde, mais vous non plus. De ce fait, vous n'êtes pas exemptée de regarder alentour s'il n'y a pas quelqu'un !
Vous croyez peut-être qu'à votre vue, les gens se rangent sur les côtés ? Non mademoiselle, et votre argument se retourne contre vous !
Et si vous aviez continué sur votre lancée, ce ne serait pas un dos que vous auriez rencontré, mais une carrosserie !

Le jeune homme avait ses poings contre ses hanches et la regardait d'un air hautain qu'il savait détestable. Mais il avait refoulé sa douce nature au fond de lui et la haine qu'il manifestait dans ses pas avait éclaté au contact de la jeune fille. Mais si elle s'excusait, peut-être cela le calmerait-il.
Cependant, au vu du regard qu'elle lui jetait, c'était mal parti...

Il n'avait pas tout à fait tord mais Pauline se reffusait à abandonner aussi vite la manière dont il lui parlait était tout à fait impolie et il n'était pas question qu'elle lui présente des excuses!! Au contraire elle avait bien l'intention de lui retourner une méchanceté mais elle manquait d'inspiration. Il faut dire que même si elle était très en colère Pauline était de nature gentille et douce. Tout le contraire de ce qu'elle voulait montrer à présent.
Elle se rendit soudain compte qu'ils étaient au beau milieu de la route mais elle pensa en elle même que les voitures puovait bien attendre leur règlement de comptes. Elle n'avait pas l'intention d'en rester là et elle finissait par ne plus se reconnaitre car habituellement foncer dans un garçon aussi mignon l'aurait rendue touts intimidée et elle se serait excusée mille fois avant de repartir.
Elle cherchait quelque chose à lui lancer à la figure, elle voulait lui faire mal ce qui la fit reculer de quelques pas pour éviter de passer à l'acte car elle s'en sentait malheureusement capable. Les automobiliste klaxonnaient ouvraient leur fenêtre pour lancer toutes sortes d'injures ce qui ne semblait pas décourager Pauline ni le jeune homme qui semblait tout comme elle prêt à la mordre, la frapper de toutes ses forces mais devait certainement user de toutes ses forces pour s'en abstenir. Elle trouva soudain quelque chose à répliquer.

-Peut-être mais moi en tout cas...

Soudain elle trouva cette réplique complètement nulle et chercha à nouveau quelque chose à dire quand soudain elle trouva les mot justes pour frapper là où ça fait mal, enfin c'est ce qu'elle pensait...

-Mais je vous signal que vous aussi vous ne prettiez pas attention à votre entourage! Et à cause de votre mauvaise humeur, que vous avez visiblement décidé de faire profiter à tout le monde, je vais être en retard et vous aussi il me semble. A moins que je me trompe?

Elle s'était fortement rapprochée pour se retrouver à quelques centimètres de son visages, et elle se retenait de toutes ses forces de ne pas donner un bon coup de pied à un endroit stratégique.

La jeune fille s'était relevée. A présent très près de Jake, beaucoup trop près, elle persifla des phrases aussi coléreuses que les hurlements du jeune homme. Les passants qui jusque là semblaient indifférents aux deux adolescents se massèrent en petits groupes et une rumeur chuchottée commençait à monter. Personne ne songeait à les séparer, même si la situation semblait s'envenimer.
Les humains sont naturellement attirés par la violence. Leurs bas-instincts d'origine animale sont flattés par les disputes, bagarres et autres rixes. Ils aiment voir des séries policières ou des films de guerre, mais cela leur plait davantage d'apprécier un éclat de violence de visu. Et là leur côté mauvais s'occuppe de faire courir des rumeurs, de montrer leur faiblesse d'animaux impuissant trouvant son égoïsme et sa fierté dans la destruction par l'abus de verbe injurieux. Ils se sentent mieux que les autres que ceux qui sont à terre, que ceux qui se prennent un coup dans le visage.
Ils cherchent le malheur dans les yeux et les vies des autres pour se persuader qu'ils vivent dans leur misère et leur solitude, un grand bonheur.

Jake ne faisait pas attention à ces gens, à ceux qui imaginaient mille scénarios farfelus pour expliquer cette dispute, à ceux qui les colportaient...
"Votre mauvaise humeur, que vous avez visiblement décidé de faire profiter à tout le monde.."
L'Irlandais se focalisa sur ces paroles de son interlocutrice et la regarda dans les yeux, désarcené. Il se rendit compte que c'était lui, l'objet de toute cette agitation, lui que tout le monde observait en murmurant nombre d'infamies.
Dans le regard coléreux, dans cette force contenue, cette rage et cette haine, cette envie de faire mal, de soulager sa peine par cette horreur qu'est la violence, Jake reconnut son état d'esprit.
Il le trouva tellement malsain, tellement contraire à ce qu'il souhaitait -juste arriver à l'heure sans faire éclater sa colère sur quelque quidam imprudent-, qu'il se calma rapidement.

Sa figure se détendit, ses muscles raidis se relâchèrent et ses poings se déserrèrent.
Il regarda alentour en pinçant ces lèvres puis se tourna à nouveau face à la jeune fille.
-Vous avez parfaitement raison, je suis désolé de m'être emporté... Je.. je ne voulais pas m'énerver ou faire du mal à quelqu'un... Je... Au fait, est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ? Je suis désolé. Veuillez-m'excuser.
En parlant ainsi à la belle blonde, il retrouvait son naturel timide et enfantin habituel, ce caractère qu'il avait quand il était gêné, par rapport à l'autre sexe surtout.
-En effet, je vais me trouver en retard si nous restons ici à nous quereller. D'ailleurs je suppose qu'eux aussi, dit-il en désignant les chauffeurs de taxis et autres véhicules qui semblaient avoir sur leur visage la mention "Pressé !!"
-Ecoutez, je comprendrais si vous ne me pardonniez pas... Et je sais que ce n'est pas une excuse que de dire "J'étais de mauvaise humeur, en colère et pressé". Mais je n'ai pas d'autre excuse. J'implore votre pardon, et si celui-ci pouvait m'être accordé d'un quelconque dédommagement que ce soit, n'hésitez pas. Mais je vous en prie, ne me tenez pas rigueur de mon attitude. Sans vouloir vous vexer, je crois que vous aussi n'êtes pas très en forme, aujourd'hui. Mais venez, nous encombrons le carrefour...
Il dit cela d'une voix très polie et aimable, tout en pinçant et humectant ses lèvres, un main se tenant l'arrière de la nuque et l'autre tendue vers le trottoir d'en face.

Pauline se calma instantanément. Elle ne s'attendait pas à un tel retournement de situation. Soudain le jeune homme parut gêné et timide comme si ce n'était plus la même personne qui prenais plaisir à se défouler sur elle il y avait quelques minutes. C'est vrai il était en colère mais Pauline l'était tout autant c'était de laur faute à tout les deux.

- Vous êtes tout pardonner, je ne voulais pas que cette maladresse se finisse en dispute. il est vrai que je suis de mauvaise humeur aujourd'hui.

Elle pris la direction que Jake lui indiquait. Celui-ci la suivi. Bizarrement Pauline trouvait séduisant la façon d'être de Jake et elle eu soudain une brusque envie de lui sauter au cou rien que pour être dans ses bras. Mais elle préférait garder un minimum de dignité et se garda bien de cette idiotie.

- Vous veniez d'où pour être si énervé? demanda-t-elle.

Elle souhaitait de tout son coeur que cette remarque ne soit pas déplacée car elle sentait qu'elle venait de tomber litéralement amoureuse de lui et savais que d'une minute à l'autre elle serait imcapable de prononcer un mot alors mieux valait ne pas montrer cette faiblesse trop rapidement.
Ils se rapprochaient dangeureusement de Wolfgang High et la discussion qu'ils tenaient arriverait certainement à son terme. Cela serait vraiment plus difficile que s'ils s'étaient séparaient en de mauvaix termes et Pauline regretta rapidement de ne pas être partie plus tôt.

-Sans vouloir vous vexer je vous trouve vraiment plus beau ainsi!

Elle n'arrivait pas réaliser que c'était de ses lèvres qu'était sorti ces mots autant elle espéra que cela était à son avantage.

Jake mit ses mains dans les poches et marcha en regardant vers le sol. Il était quelque peu gêné, timide mais il n'avait pas l'impression que Pauline soit comme les autres filles. Il avait bien senti lorsqu'elle s'était redressée, qu'elle n'était pas en pâmoison devant le jeune homme mais au contraire avait une irrésistible envie de briser son charme en le défigurant d'une manière ou d'une autre. De fait, l'Irlandais était un peu intimidé par son autorité et ne savait trop comment elle allait réagir à ce brusque retournement de situation.
Lorsqu'elle reconnut son propre tort, il était un peu interloqué. Il l'aurait pensé plus vexée ou têtue. Aussi, Jake leva la tête et lui adressa un sourire sincère. Il avait quasiment oublié son entrevue avec le médecin, quand la phrase de Pauline le rappela à son bon souvenir.

Il évita une personne âgée et pour ce faire se rapporcha de la jeune fille dont le bras frôlait à présent le sien. Il n'en éprouva pas grand-chose se focalisant sur ce qu'il pourrait bien lui dire. La vérité semblait être le bon parti.
"- J'étais à l'hôpital...
C'était vrai, mais la suite non.
- Ce n'est rien du tout, mais il faut que j'y retourne pour une radio'. Cela m'mbête parce que la date choisie ne me plaît pas. De plus, le docteur m'a retenu un sacré bout de temps...
Et vous, puis-je savoir la raison de votre mauvaise humeur ?"

Ce qui était frappant avec Jake, et cela faisait partie intégrante de son charme, c'était l'impression qu'il donnait de se mouvoir dans un univers passé, un Londres bourgeois de fin du 19e. Et d'un autre côté sa désinvolture bon chic bon genre que l'on ne peut aquérir en ville, qui venait tout droit de sa chaleureuse origine. Quand on était à ses côtés, l'on était pas vraiment intimidé, sauf peut-être par son apparence.
Quand Pauline lui dit qu'elle le trouvait beau, il ne savait pas comment réagir. Son premier réflexe était de la remercier, mais que lui dire.
Il se méprenait peut-être sur la portée des paroles et des sentiments de la jeune fille mais il était quasiment certain qu'elle n'était pas tombée sous son charme.Comment le pourrait elle après leur dispute ?
"- Merci, je vous retourne le compliment. Même si cette autorité dont vous avez fait preuve tout à l'heure doit faire chavirer des coeurs, je lui préfère ce joli sourire."
Il la regardait bien dans les yeux en souriant et pinçant les lèvres. Il pensait réellement ce qu'il disait mais avait dit cela en lui faisant un clin d'oeil.
"-Au fait, nous ne nous sommes pas présentés. Je suis Jake Chestnutfields, et vous ?"

Pauline n'aurait jamais voulu que cet instant se termine si vit car ils étaient déjà devant la porte de l'école du coup Pauline s'arrêta net. Elle serait restée des heures à entendre sa voix mélodieuse discuter de tout et n'importe quoi. C'est vrai soudain elle ressemblait à toutes ces filles qui ne font que parler de ses beaux yeux. Ah... ses yeux d'un bleu si... bleu ils paraissaient gênés comme s'ils se sentaient embarrassés d'être vixés d'une telle façon. Aussi Pauline fit un bon en arrière et contempla le sol qui n'était pas aussi charmant. Elle n'écoutait pas l'anecdote sur l'hôpital trop occupée à se demander si une fille comme elle avait ne serait-ce qu'une chance avec un prince comme lui.

Quand celui-ci lui dit qu'il aimait son sourire elle n'eut plus aucun doute soit il voulait être simplement poli et il était trop bien éevé soit il avait des sentiments poue elle. Pauline se tourna instictivement vers la deuxième proposition. Elle s'imaginait déjà marcher main dans la main avec ce prince charmant. Sitôt qu'elle se rendit compte de l'absurddité de ses pensées elle préféra s'assurer que Jake n'était qu'un garçon poli qui voulait simplement se racheter de s'être emporter ni plus ni moins.

-Au fait, nous ne nous sommes pas présentés. Je suis Jake Chestnutfields, et vous ?

Comment ne pas savoir son nom. Ce même nom qui faisait l'objet de toute conversation à Wolfgang High. Mais il était évident que lui ignorait tout d'elle y compris sa capacité à tomber rapidement amoureuse.

-Je m'appele Pauline WestWater. Encantée d'avoir fait votre connaissance!

Elle regarda sa montre indiquant que les cours allaient commencer dans 37 secondes. Pourquoi fallait-il se séparer de lui aussi vite avant d'avoir pu apprendre à le connaître.

- Je... je... il... il est... euh...

Et voilà elle était imccapable d'aligner deux mots.

Pourquoi moi? pensa-t-elle

Jake resta ainsi à regarder Pauline quelques secondes. Quand elle se mit à bafouiller, il fronça les sourcils comme pour essayer de comprendre un son trop faible.
- Pardon ?
Il posa cette question puis réfléchit et la réponse lui vint instinctivement ; le temps passait, agréablement certes, mais ils étaient tout deux énervés de risquer d'être en retard. Or maintenant, la sonnerie allait bientôt retentir. Le jeune homme jeta donc un coup d'oeil à sa montre, bracelet de cuir brun serti d'un complexe objet mécanique finement créé au coeur de la Suisse, et se rendit compte que ses pensées étaient exactes.

- Oh ! Voici que le glas qui nous séparera s'approche, ma chère Pauline, s'exclama-t-il d'un ton théâtral.
Mais, tenez, je suis en salle 210, peut-être allons-nous dans la même direction ? Sinon, on se reverra très certainement à la sortie des cours ou quelque chose comme ça.

En disant cela, il s'était remis à marcher, lentement, vers la grille de Wolfgang Highschool, il était très proche de la jeune fille et se retourna à nouveau vers elle :
-Il faut que j'aille à mon casier, j'ai un livre à chercher ; c'est juste en face, dans le bâtiment A, près du secrétariat. On a de toutes manières cinq minutes d'interclasse...

Pauline fut très déconcertée par cette proposition. Elle s'attendait à ce que chacun partent de leur côté mais maintenant Jake lui demandait de l'accompagner aux casiers.

-Euh... Je serais très ravie de pouvoir vous accompagner. Seulement j'ai sport juste après et...

Elle ne savait pas quelles excuses trouver. Elle voulait plus que tout aller aux casier avec LUI mais elle était très sérieuse et ne supportait pas d'arriver en retard même si elle haïssait plus que tout le sport. Il le regarda dans les yeux plusieurs secondes silencieusement avant de réaliser que lui aussi la regardait plutôt surpris qu'elle le dévisage ainsi.

Ils se dirigeaient lentement vers les casiers Pauline n'ayant pas eu le courage de refuser la proposition du jeune homme.

-Vous devez certainement avoir une petie amie étant donner votre physique attirant et votre gentillesse débordante?

Elle se renseignait sur ses chances de pouvoir être la fille qu'il remarquerait.

De ses yeux d'un bleu pur, Jake scrutait, l'air absent, Pauline. Ses longs cheveux blonds ondulaient autour de son visage de porcelaine et ses yeux... Bon sang mais elle le regardait aussi ! Soudain repris par sa timidité habituelle, le jeune homme baissa son regard et se rappela qu'en face de lui, c'était bien une fille.
Leur rencontre avait été tellement singulière qu'il en avait oublié ce détail. En effet l'entrée en matière avait été tumultueuse et avait placé Pauline au même niveau que n'importe quel être humain sinon une fille. C'est pourquoi jusqu'alors l'Irlandais n'avait pas manifesté d'intimidation.

Discrètement il jeta un regard à la demoiselle qui l'accompagnait vers les casiers et aperçut le rose lui monter aux joues. Pris d'une grande lassitude, il se désola que les filles étaient toutes les mêmes ; un mot de trop et elles se pâment, un mouvement et...
Il était en pleine discussion en lui-même, en train de se plaindre, de les plaindre elles aussi, quand la question de Pauline lui rappela qu'il n'était pas tout seul.

Jake ? Une petite amie ? Cette interrogation qui n'en était pas vraiment une le mit dans tous ses états et il dut faire preuve de beaucoup de retenue pour ne pas prendre la couleur d'un panier de fruits rouges...
Il réfléchit quelques secondes à la façon dont il pourrait répondre à cela, mais ne trouva pas vraiment d'explication logique et sensée. La vérité ne pouvait être avouée, surtout à une personne qu'il venait de rencontrer cinq minutes auparavant. De quoi aurait-il eu l'air en disant que les membres de l'autre sexe l'angoissaient et l'intimidaient ? Non, il ne pouvait pas lui dire cela. Surtout que Pauline n'avait certainement pas eu l'impression qu'elle terrorisait ce grand garçon et qu'elle s'interrogerait alors. Pourquoi ne lui faisait-elle pas peur, donc : et bien, il ne pourrait décemment pas lui avouer qu'il la considérait comme un homme. Ou, il en était sûr, une belle claque aurait volé...

Alors, donc, que pouvait-il répondre ? Premièrement, aussi étrange que cela puisse paraître, qu'il n'avait pas de copine. Ce serait déjà ça, ensuite, les mots couleraient facilement.
- Non. Certes, mais c'est trop court ça.
Non, je n'ai pas de petite amie. En fait, je n'ai pas trop de contacts avec les filles. Je ne leur parle que rarement ; non pas que je sois sexiste, au contraire. Je n'en ai pas trop l'occasion en fait. Et je n'ai jamais eu de relation avec des filles. J'ai trois frères et mes amis sont tous des garçons... Enfin non pas tous, il y a bien une fille. Mais avec elle c'est particulier. Vous vous connaissez peut-être, elle s'appelle Scarlet.
Sinon, j'ai rencontré une autre fille il y a peu. Je pense... que nous pourrions devenir amis. Et puis vous aussi, évidemment.

Il dit cela avec un sourire involontairement charmant, tout en ouvrant la porte du couloir du bâtiment où il avait son casier. L'atmosphère y était bien différente de l'extérieur. Londres était morne, triste et froide, alors qu'ici les élèves, par petits groupes, s'agitaient, joyeux et rigolant et la température augmentait d'une dizaine de degrés par rapport aux rues. L'Irlandais tint courtoisement la porte à Pauline.

Pauline réfléchit un instant mais malgré ses efforts elle ne parvenait pas à trouver le visage d'une Scarlet dans sa tête. Peut-être l'avait-elle déjà croisée dans les couloirs auparavant mais elle ne pouvait pas associer ce nom à un visage.

Parcticulier... Que veut-il dire par là? Est-ce une relation un peu plus qu'amicale mais pas encore assez élevée pour être appelée de l'amour? Oùu bien est-ce un amour à sens unique? Mais dans ce cas... qui aime l'autre?

-Qu'entendez-vous par Particulier? Si ce n'est pas trop indiscret de ma part.

Elle le suivait mais se trouvait presque oblige de courir pour pouvoir se maintenir à sa hauteur. Jake avait de grandes jambes et Pauline n'arrivait qu'au haut de son torse ce qui ne lui rendait pas la tâche facile.

-Vous vous connaissez depuis longtemps? Et par curiosité pourrai-je savoir qui est cette fille dont vous souhaitez vous lier d'amitié?

Ils arrivèrent devant les casiers et Pauline sentait que son coeur battait de plus en plus vite à chacun de ses pas. Elle regarda sa montre et remarqua qu'il ne restait plus que 3 petites minutes. Elle était conscient que cette converstaion allait devoir se terminer un jour ou l'aitre, quoi qu'elle fasse.

Voilà que les deux adolescents arrivèrent au casier de Jake. Ce dernier s'arrêta et chercha sa clef.
Il portait son trench-coat beige ouvert sur une chemise couleur de poudre. Il avait rentré celle-ci dans ses jeans en denim marine. Il avait aux pieds des chaussures italiennes d'un marron discret. Ses cheveux étaient décoiffés par sa course et son léger sourire, destabilisant.
Dans cette posture, émanait tout son charme et les nombreuses adolescentes et même quelque femmes adultes ne pouvaient s'empêcher de l'observer du coin de l'oeil.

Jake retira son trench, le plia rapidemment et le déposa au fond de son casier. Dès qu'il eut fini, Pauline demanda quelque renseignement sur la nature de ses relations avec Scarlet. Particulier. Lorsqu'il entendit ce mot son sourire s'élargit, heureux et un peu nostalgique. Il ne savait comment expliquer mais ses yeux le faisaient pour lui.
Scarlet, c'était... un morceau de lui, une partie de sa vie que rien ni personne ne pourrait lui enlever. Il lui était impossible de se représenter son existence sans elle. Il l'aimait tellement qu'il était inimaginable qu'ils sortent ensemble un jour. Leur complicité était trop flagrante, ils savaient tout l'un de l'autre, ils devinaient mutuellement leurs intentions. Jamais on avait vu une telle amitié, si parfaite et fusionnelle. Les yeux de l'Irlandais pétillaient de cet amour amical partagé, de ses souvenirs et de ses rêves d'avenir composés avec son amie.
- Particulier... murmura-t'il dans un souffle, le regard rêveur.
En fait, voyez-vous, je disais particulier car c'est inexplicable. Il est des choses que l'on ne peut analyser et expliquer : on ne peut que les vivre...
Son voix était claire, comme si ses propos l'étaient aussi, mais aux yeux de son interlocutrice cela devait être comme masqué par un épais voile de fumée.

- Je la connais depuis que j'ai huit ans. Cela peut paraître banal ; neuf ans d'amitié. Mais, je suis Irlandais et avant de rentrer dans cette école, j'habitais dans mon pays natal. Et elle y était ma voisine. Aujourd'hui, nous sommes dans le même lycée, à Londres... Je trouve cela extraordinaire, non ? On déménage dans un autre pays et on retrouve sa voisine dans le même établissement scolaire que soi !Jake allait encore s'étendre sur le sujet qui le passionnait quand il se rappela de l'autre question de Pauline.
-Hum.. C'est une fille que j'ai vue deux fois ; elle est un peu étrange mais plutôt sympathique. On a pas vraiment discuté la dernière fois mais bon. Elle s'appelle... Angel, oui c'est ça : Angel. Un bien drôle de prénom, dont on se souvient facilement. Vous la connaissez ?

Tout en disant cela, l'Irlandais avait sorti un livre d'histoire ainsi qu'une pochette bleue griffonée dans tous les sens de mots ; des verbes, des noms de villes, des adjectifs, des dates. En grand, une phrase était écrite en gaëlique, et au-dessus, il était écrit "EiRE" en vert clair.

Pauline fut quelque part soulagée que Scarlet ne soit qu'une simple amie de longue date et non plus... De cette manière elle s'assurait qu'il n'était pas pris.

-Il est vrai que c'est étonnant, répondit-elle.

Quand il lui parla d'Angel Pauline fut très surprise qu'elle n'en soit pas au courant bien qu'elles ne s'étaient pas encore beaucoup vues. Elle avait rencontré Angel à la cafétéria et leur discussion n'avait malheureusement pas duré très longtemps. Et le fait qu'Angel ai renconté Jake il y a peu l'impresionnait. vu le nombre d'élèves qu'il se trouvaient à Wolfgang High il fallait qu'elle tombe sur Jake!!!

-Oui je connais vaguement Angel nous nous sommes rencontrées il y a peu et nous n'avons pas encore eu le temps de nous parler vraiment, je l'avoue... Vous vous voyez souvent? pourquoi pas faire une sortie ensemble?? Ce serait interressant?? Non?? Mais je comprendrais que vous ne soyez pas d'accord avec cette idée vu que nous venons de nous rencontrer...

Elle regarda sa montre pour voir combien de temps il lui restait avant d'être séparée de LUI. Elle était déjà sûre qu'elle serait incapable de suivre les cours de toute la journée tant elle allait penser à LUI... Elle remarqua qu'il ne restait que deux petites minutes et que le chemin pour le gymnase n'était pas tout près...

Je suis désolée mais que croit qu'il va falloir nous séparer là...

Elle resta à le regarder attendant une réponse du beau brun!!

Jake jeta un coup d'oeil à sa montre, manquant de faire tomber ses affaires et vit en effet qu'il ne restait plus beaucoup de temps avant que les deux jeunes gens soient séparés.
Il esquissa une moue et répondit aux questions de la jolie blonde.

- N'est-ce pas ? Quand je l'ai vue, la première fois, ici, j'ai cru que Dieu se jouait de moi. Mais non, c'était bien réel !
Les yeux pétillants, l'Irlandais continua :
- Nous nous entendions déjà bien à l'époque, et par la suite notre relation s'est encore renforcée. Aujourd'hui, c'est vraiment quelque chose d'extraodinaire qui nous unit !

Il regardait Pauline comme un gamin expliquant sa passion pour les avions à un adulte, mais il se reprit en se rappelant de l'heure indiquée par le cadran de sa montre.

- On ne s'est vus que deux fois, à chaque fois elle est partie en courant. A croire que je lui fais peur... Une sortie, oui pourquoi pas. Si vous voulez je peux demander à Scar' enfin, Scarlet, si elle veut venir avec nous. Elle n'a pas énormément de vrais amies filles. Ce serait bien que vous vous entendiez !
On.. peut se retrouver ici à cinq heures. Histoire d'organiser cela. Ok ?

En attendant la réponse de la jeune fille, l'Irlandais rangea ses affaires d'histoire et de sciences sociales dans sa sacoche et remit en place le col de son polo. Il était bleu-vert très clair, presque turquoise et une simple inscription accomagnée d'un logo discret le décorait sur la poitrine ; Drogheda. C'était celui de son ancien club de polo, justement.