Envoi d'un petit cadeau

De son pas long et léger, Scarlet se dirigeait vers la volière, montant les escaliers marche par marche. Ses pensées vagabondaient entre les devoirs d'histoire de la magie et de potions, longues chacunes de deux parchemins à remettre le lendemain aux professeurs concernés. Une fois de plus une grande lassitude s'installait en elle à l'évocation de la soirée passée à rédiger des dates et des ingrédients aux noms latins indigestes.
Quoiqu'en potions elles réussissait parfois à glaner quelques Optimal quand les devoirs portaient sur les antidotes, elle détestait devoir écrire et écrire pour recevoir un Acceptable ou un Piètre.
Elle connaissait les potions et avait toujours d'excellents résultats en travaux pratiques mais était tellement concise dans ses descriptions qu'elle peinait à faire la moitié du texte demandé...
Quant à l'Histoire de la Magie, n'en parlons même pas ! On l'avait dégoûtée à un tel point dans son enfance à lui raconter en long, en large l'arbre généalogique des personnages historiques de sa famille qu'elle bloquait devant sa feuille.
Et comme elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire plus tard, on l'obligea à continuer toutes les matières même cette dernière.
"Qui te dit que pour ton futur emploi on ne te demandera pas de savoir parffaitement certaines dates ?"
La voix de la vieille grincheuse résonnait dans sa tête ; si elle voulait abandonner cette matière c'est qu'elle ne connaissait que trop bien ces dates. Certaines pensées de ses ancêtres avaient été gardées dans la famille comme archives et témoins de l'importance des Seanghaill dans l'Histoire et son père l'obligeait à les vivre grâce à la Pensine du salon depuis sa petite enfance. Or la plupart de ces dates correspondaient à de grandes batailles, féroces et horribles.
Chaque fois qu'on lui mettait l'un de ces nombres devant les yeux des images défilaient devant ses yeux...

Ainsi elle n'avait que des Troll dans cette matière à force de rendre feuille blanche ou bâclées à la syntaxe désordonnée, en tout cas le nombre de parchemins n'était jamais le bon et des coulées d'encre souillaient le texte après que des larmes se soient écrasées dessus...

En pensant ainsi elle arrivait devant la porte de la volière, une boîte d'un assortiment de chocolats et autres douceurs en provenance de Honeydukes à la main, une enveloppe mauve de l'autre .
Elle passa le pas de la porte et, au milieu de tous ces oiseaux appela :
"- Turtledove ! Turtledove ?
Viens ma belle, j'ai du travail pour toi !"
Avant que la blanche colombe au cou serti de plumes grises ne descende se poser sur l'épaule de Scarlet, la porte de la volière s'ouvrit.

Pauline, qui s'était levée de bonne heure pour se rendre à la voilière, non pas pour envoyer une lettre mais pour apprécier le paysage qu'offrait sa haute tour. Si elle se levait de si bonne heure c'était pour que personne ne la remarque, que penseraient-ils si ils l'apercevaient ici sans aucune lettre à poster?

Elle avait tout de même pris le soin d'emmener quelques Miamhibou pour Mistia sa chouette qu'elle adorait bien qu'elle ne lui serve pas à grand chose vu le peu de lettres qu'elle postait. Mistia avait des plumes rousses ce qui est très peu commun pour une chouette de sa race elle avait aussi une bande de plumes de couleur or comme une parure inestimable.

Les marches semblaient se succéder sans fin. Elle repensa au nouveau Optimal qu'elle avait obtenu récemment en Histoire de la magie, ce qui n'était pas nouveau pour elle puisqu'elle excellait dans cette mataière ainsi que dans toutes les autres. Elle était passionnée par son histoire et elle était plus que fière d'être une sorcière bien qu'elle ne soit pas l'enfant d'une longue lignée de sorciers et sorcières qui furent des héros durant de multiples guerres.

Elle était impassiante d'arriver là haut, la vue devait être magnifique aujourd'hui vu le bleu azur que le ciel affichait. Pour elle cet endroit représente son paradis. C'est à cet endroit qu'elle raconte tous ces problèmes. Si elle se sent abandonner c'est bien ici qu'elle viendra se confier, mêmes si les différent volatilent ne lui répondront qu'avec des hululements ou d'autres cris elle se sent quand même comprise et écoutée.

Elle arriva enfin devant cette porte qu'elle aimait tant voir. C'était pour elle le signe de soulagement voir même de guérison. Elle l'ouvrit mais remarqua à son grand déplaisir qu'elle nétait pas la seule à s'y être rendue. Il y avait une jeune fille, qu'elle supposa être de Gryffondor vu les couleurs de sa robe, elle était ravissante elle laissait faire renssentir en elle une jeune fille bien élevée et calme. Pauline n'hésita pas une seule seconde à engager la conversation.

-Salut! Je m'appelle Pauline et toi?

Fixant la porte de chêne vieilli, Scarlet vit apparaître une jeune fille au visage encadrés de cheveux blonds. Une Serdaigle.
Comment le savait elle ?
Tout simplement car elle l'avait observée lors d'un cours commun avec cette maison ; une jeune fille studieuse, et pas des plus expansives…
Et au vu de son ébahissement et sa fierté discrets à chaque nouvelle connaissance magique acquise, elle devinait presque son origine moldue.

Pauline… Un prénom à la résonance étrangère, française peut-être.
Oui, c'était cela. Comme l'une de ses aïeules, aristocrate ayant vécu à Nancy. Celle-ci avait réalisé un autoportrait où elle était assise à un chevalet et peignait. C'était un de ses tableaux préférés, accroché dans sa chambre, et elle s'amusait de cette idée ; la jeune femme dessinait et perfectionnait son œuvre depuis des siècles déjà.
Enfant, elle se demandait si à l'origine, la toile mise en abyme était vierge…

"Tu me vois enchantée de te rencontrer, Pauline, je suis Scarlet Seanghaill."
Ce souvenir avait fait ressurgir en elle des manière qu'elle avait alors, et s'était présentée comme son rang l'obligeait à l'époque, avant son entrée à Poudlard. Un ton un peu pompeux, en hochant légèrement la tête, si la conversation ne s'était pas faite en anglais elle aurait à coup sûr failli la vouvoyer, prononça le prénom de Pauline avec l'accent français et le sien d'une voix sifflotante.
Le sien ! Pourriture de citrouille que ce patronyme !
Face à elle se trouvait une élève de Serdaigle, connaissant certainement tout ce fichu ramassis de dates par cœur, et il fallait que Mademoiselle dise son nom de famille !

A nouveau lasse, elle espérait que son vis-à-vis ne soit pas trop curieuse. Si elle était montée ici, c'était pour tenter de se raccrocher à un semblant de quelque chose, pas pour s'énerver contre ce qu'elle n'avait plus.
Turtledove, l'une des seules colombes de l'assistance volatile qui les encerclait et les survolait, sur son épaule, se nettoyait les plumes, tandis que la brunette attendait avec appréhension la réaction de son interlocutrice.

Pauline reconnu immédiatement le nom de celle qui lui faisait face. Seanghaill... Comment ne pais connaître ce nom!! Scarlet venais d'une famille de gens qui ont changé considérablement l'histoire. Elle aurait donner n'importe quoi pour appartenir à une famille tel que la sienne. Son regard s'illumina. Elle discutait avec un membre de la famille Seanghaill c'était vraiment incroyable, Scarlet pourrait sûrement lui donner quelques détails qu'elle ignorait sur ses parent ses grands-parent sa tante son oncle...

Mais un détail lui échappait Si elle faisait partit de la famille Seanghaill pourquoi était-elle à Gryffondor alors que toute sa famille s'était toujours retrouvée à Serpentard. Curieusement se détail la dérangeiat mais dans le bon sens. Pauline n'avait jamais vraiment compris pourquoi cette famille appartenait à une maison pareille! Elle était enchanté de trouvé un chaînon appartenant à une maison qui la représentait bien mieux. Elle avait un millions de question à lui poser et trois fois plus d'avis à échengé en histoire de la magie une matière dans laquelle Scarlet devait sûrement exceller. Aussi ne réussit-elle pas à retenir ce désir.

-Je suis vraiment enchenté de faire ta connaissance. C'est un immense honneur. Tu dois certainement être très fière d'appartenir à une famille de héros!! Mais pourquoi n'es-tu pas à Serpentard comme tes prédecéceurs? Tu dois certainement êrtre excellente en histoir de la magie. Sour tout quand on à des gens qui y ont participer autour de soi... J' ai tellement de questions à te poser!!

A son plus grand malheur, Pauline était très curieuse et assez bavarde.
Sa voix était un peu plus aigüe au fur et à mesure qu'elle parlait, et on voyait l'excitation rosir ses joues. Bien que Scarlet considérait chaque personne à égal niveau du mieux qu'elle pouvait, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'à l'évocation de son nom de famille, ses interlocuteurs se regroupaient à chaque fois dans les trois mêmes chaudrons. D'abord il y avait ceux qui la dédaignaient, connaissant son histoire sur le bout des doigts, soit parce qu'ils aveint des liens de parenté avec elle, soit parce que c'était un récit moqueur et moraliste que l'on racontait aux jeunes sorciers pour qu'ils ne trahissent pas leur sang.
Et puis il y avaient ceux qui n'en avaient rien à faire, qui ne connaissaient pas ce nom, parce qu'ils avaient des niveaux déplorables en histoire de la magie. C'étaient ceux-là qu'elle préférait, avec eux, elle n'avait ni compte à rendre ni exploits à raconter.
Les derniers étaient les pires, calés en histoire mais ne faisant attention aux ragots, ils étaient à chaque fois à deux doigts de s'agenouiller face à elle pour la prier de raconter l'histoire de l'arrière-grand oncle Isidore qui faisait apparaitre son Patronus à neuf ans et était Animagi à douze ans.
Avec lassitude elle classa Pauline parmi ces dernières personnes avides de connaissances, mais seulement de celles qu'elles connaissaient déjà.
C'est vrai, bizarrement, personne n'a jamais voulu savoir pourquoi ce cher Isidore a été recherché pendant vingt ans par les Aurors avant de se faire tuer d'un rayon vert au fond d'une forêt de Cornouailles.
Ou que son portrait qui ornait le bureau de la maison familiale, ne pouvait s'empêcher de raconter des blagues salaces, provoquant de grosses colères de la part des Seanghaill essayant de travailler dans ce bureau.
D'autant plus qu'il a été accroché avec le sortilège de Glu Perpétuelle...

Tentant de faire bonne figure, Scralet sourit à Pauline en disant d'un ton calme mais un peu froid :
"- Je suis désolée, je n'ai pas moyen de te raconter grand-chose. Tout d'abord, je n'ai que des Troll et des Piètre en Histoire de la Magie.
Si je suis à Gryffondor c'est parce que le Choixpeau l'a décidé.
Je ne peux pas te dire si je suis fière d'appartenir à la famille Seanghaill.
D'ailleurs, ce nom m'a échappé. Je suis désolée d'avoir faussé tes espoirs.
Tu dois te demander pourquoi je ne suis en mesure d'être ou non fière de cette famille. Je vais te répondre : c'est tout simplement parce que je ne fais pas partie de ce... clan.

Avec le même calme qu'elle avait répondu, elle s'accroupit et commença à attacher la lettre à la patte de Turtledove, mais Pauline lui adressa à nouveau la parole.
Evidemment, au lieu de la stopper, la réponse de Scarlet avait encore interpelé la curiosité de la jeune Serdaigle.

-Ca alors! Tu ne connait vraiment rien sur ta famille? Mais c'est pas possible! Je veux dire tu a tous les atouts de ton côté tu devrait avoir de bien meilleures notes que ça! Mais pourquoi dis-tu que tu n'appartient pas à ce clan? Je veux dire c'est ta famille et la famille c'est sacré! Et puis...Pauline s'arrêta net. Apparemment Scarlet ne voulait pas parler de ce sujet vu la grimace qu'elle faisait. Elle s'en voulait de s'être autant emporter. Après tout elle aussi n'aimait pas parler de sa famille vu la situation pénible dans laquelle ses parents l'avaient laissée. Mais étant donner que ses parents à elle n'étaient pas connus personne n'abordait le sujet. D'ailleurs personne ne lui adressait la parole tout court.
Elle voulait absolument se faire pardonner mais après une gaffe pareille Scarlet ne voudait sûrement plus lui parler. Comment lui dire à quel point elle était désolée, comment lui expliquer qu'elle ne voulait vraiment pas la blesser et que encore une fois son côté meilleure élève avait pris le dessus de la fille qu'elle était réellement: une fille compréhensive toujours prête à aider les autres quand ils en ont besoin. Soudain une idée lui vint à l'esprit.

-Je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment désolée je voulait pas te mettre mal à l'aise. J'espère que tu acceptera de me pardonner et si tu le veux je peux te prêter main forte en histoire de la magie! Ca me ferait vraiment très plaisir.
Elle souhaitait de tout son coeur que Scarlet ne lui en veuille pas trop mais elle commençait à perdre espoir en se repassant dans sa tête tout ce qu'elle avait put lui dire et c'était pas très beau. Scarlet se releva doucement et prit la parole

"- Qui t'as dit que je suis mal à l'aise ?
J'ai été trop bavarde en disant un seul mot, mais cela m'arrive fréquemment, n'aie pas d'inquiétude.
Concernant ton offre, elle me parait très gentille mais je ne peux te demander cela. Pas que je n'en veuille pas, ou que tu m'apparaisses peu intéressante, au contraire. Cependant, je doute fort que tu puisses me porter une quelconque aide dans cette matière."
Scarlet alignait les mots posément, avec un calme platonique. La fille en face d'elle ne pouvait trouver remède à ses problèmes en Histoire de la Magie. C'était impossible car volontaire.
Scarlet connaissait des détails que le professeur n'imaginait même pas, mais elle refusait d'en parler.
Tout d'abord parce qu'elle ne voulait pas s'attirer des ennuis de la part de sa famille et secondement parce qu'il est parfois préférable d'oublier la vérité et de la déformer.
En l'occurence, avec l'histoire des Seanghaill, c'était le cas.

Plongée dans ses pensées, elle observa Turtledove qui se nettoyait les ailes et se rapella qu'elle n'avait pas noté l'adresse sur l'enveloppe.
N'ayant pas de plume sur elle, Scarlet utilisa un sortilège appris récemment dans un bouquin, permettant d'écrire ce à quoi l'on pensait sans matériel classique destiné à cet effet.
C'était un sortilège très intéressant dans la vie de tous les jours, mais très rarement utilisé entre les murs de l'école qui le bannissait pour les cours et les devoirs. Puisqu'il était assez limité, Scarlet s'en servait pour noter des adresses ou des numéros de téléphone.
Elle murmura la formule inaudiblement et de belles lettres calligraphiées couleur acajou apparurent sur l'enveloppe accrochée aux pattes de la colombe.
Cette dernière observait le sortilège se prodiguer, comme voulant lire l'adresse :
Meridith Foxborrow-Seanghaill
2B Bateman Street
London
United Kingdom

En regardant l'adresse s'écrire, Scarlet se remémorait le pub "Carlisle Arms" et la bonne ambiance regnant dans ce quartier de Soho.
Bien que le quartier soit bien plus calme que ce que l'on entend sur lui, les âmes y sont révolutionnaires et libérales, les gens peu riches mais ouverts d'esprit.
Scarlet adorait sa tante et cet endroit où l'on pouvait faire des âneries et se faire applaudir, écouter de la musique et traîner dans les bars avec un sentiment d'illégalité douce et solidaire, un sentiment partagé par tous...

Pourquoi Scarlet lui refusait-elle son aide? Elle n'aurait absolument aucun mal à lui enseigner ce qu'elle ne comprenait pas. C'était vraiment étrange, elle n'arrivait pas à comprendre ce que Scarlet voulait dire par "je ne crois pas que tu pourra m'aider dans cette maitière". Elle voulait tellement l'aider et apprendre à mieux la connaître mais apparement Scarlet ne voulait pas que Pauline fasse partie de ses amies.

-Je vois. dit-elle. Tu ne veux pas que je t'aide. D'accord... pas de problème... Mais si un jour tu as besoin de moi n'hésite pas!

Elle sentit quelque chose lui taper l'épaule. C'était Mistia qui réclamait à manger. Cette chouette ne faisait que manger une vraie gloutonne. Pourtant elle ne voyageait jamais et c'était tout de même la plus grande mangeuse de toute la volière. Pauline lui donna un Miamhibou qu'elle avala d'un seul coup.
Bizarrement elle ne voulait pas quiter la pièce. Même si Scarlet ne lui avait pas parler d'un ton spécialement gentil elle voulait que leur discussion se prolonge encore un peu. Elle fint par se laisser conquir par la curiosité et dit:

-Tu ne m'aime pas trop n'est-ce pas. C'est vrai que je me suis laisser emporter par la curiosité au début mais je t'assure que je peux t'aider explique moi au moins pourquoi tu refuse mon offre. Désolée de m'accrocher mais c'est plus fort que moi.

Elle espairait que son interlocutrice n'allait pas se vexer.